À la fin de sa vie, sur l’invitation du roi de France, un maître italien, peintre et architecte, quitte son pays. Accompagné de ses élèves, il fait le long voyage jusqu’à la Loire où il aura sa demeure.
On lui donne une servante.
La relation de cette rencontre, en vérité bouleversante, impossible à cerner dans une formule, est le cœur du roman servi par la prose tendue, insidieuse et dense de Michèle Desbordes qui porte – magistralement – le récit jusqu’à son point d’orgue : la demande.
» Il savait d’elle qu’elle s’appelait Tassine et qu’elle était native de la région, il n’aurait su lui donner d’âge, et encore moins dire si elle était jolie ou non, il la regardait attentivement avec l’air d’être ailleurs; il la regardait sans la voir, c’est ce qu’elle finit par penser, et puis elle vit son visage s’animer, un vague sourire paraître sur ses lèvres. Un mouvement vers elle. De l’intérêt ou une simple courtoisie, elle n’aurait su dire. Alors elle lui sourit à son tout.
Le vent se levait et un nuage passa devant le soleil, obscurcissant les falaises, le vert des grands ifs. D’un geste lent elle montra le jardin et la maison, puis le précéda dans le grand escalier. Ce fut tout ce jour-là au manoir de Clan, et il était fatigué du long voyage. » ( extrait)
Cet ouvrage a reçu le Prix Flaïano de littérature étrangère 2001, le Prix du roman France-Télévision 1999, le Prix du jury Jean Giono 1999, ainsi que le Prix des auditeurs de la RTBF 1999.