« La narratrice, qui n’est autre que l’auteur, a perdu son père l’année même où elle est devenue professeur. Plusieurs années après, elle entreprend le récit de la vie de son père, d’abord garçon de ferme, puis ouvrier d’usine, petit commerçant enfin. Se fondant sur des faits, des photos, des souvenirs de scènes précises et des phrases souvent entendues, elle rend sensible la condition de son père, la faible marge de liberté qui lui fut accordée pour se faire sa « place au soleil ». Surtout, elle s’attache à décrire cette distance séparant peu à peu une fille, étudiante, mariée bourgeoisement, d’un père travailleur manuel qu’elle aime et qui l’adore.
Mais Annie Ernaux ne ressuscite pas seulement l’image d’un père, elle met au jour avec minutie tout un héritage culturel, coutumes, goûts, valeurs, l’héritage culturel des dominés /…/. Les difficultés , les humiliations sociales, la déchirure de classe à l’intérieur même de la famille, tout cela est relaté avec pudeur et force dans un style dépouillé à l’extrême, qui donne à cette oeuvre une densité bouleversante. » ( 4ème de couverture)