Blanche ne parle pas, c’est ce qu’ils disent. Ils ont tout essayé. Même quand on dit son nom, elle ne répond pas, comme si ce n’était plus son nom …
Un jour, Blanche sortira du silence, c’est sûr. Il faut de la patience. Ou un autre choc, a dit le docteur. Mais ils ne croient pas à cette histoire de choc. Ils croient à l’amour et au temps et de toutes façons, c’est elle qui décide, hein Blanche ?
C’est arrivé peu après la mort de la mère. Blanche n’a plus parlé. En dernier recours, le père l’a confiée à Annie, qui vit dans une petite maison, loin de la ville. Un robinet qui fuit, l’odeur du pain qui cuit, un renard aux aguets sous le saule, un cheval dans l’enclos, les cerfs cachés entre les arbres, un amoureux inquiet dans la menuiserie, les silences compliqués et ceux qui sont simples comme l’air… Là-bas, entre la prairie et la forêt, entre Annie et son homme, Blanche retrouvera peu à peu le chemin des mots.
Veronika Mabardi explore dans son premier roman les thèmes qui lui sont chers : la parole qui guérit, l’enfance et la nature, les filiations qui nous construisent… Alexandra Duprez l’accompagne de ses dessins. Leurs univers se croisent à merveille et une véritable connivence formelle se construit, entre elles deux, au fil des livres et du temps.
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Une très belle langue . Un merveilleux texte dense dans ses différentes approches – approche de l’enfance , approche de la nature ( de très beaux passages sur la vie de la forêt , des arbres et des animaux qui l’habitent ), approche « du temps », des saisons …
Cette version du livre est une réédition 2018 avec des peintures et dessins d’Alexandra Duprez en noir et blanc, en parfaite résonnance. Le « livre objet » est un vrai bijou tout en étant d’une grande sobriété !