Deux récits se dessinent dans L’ombre de nos nuits, avec au centre un tableau de Georges de La Tour. En 1639, plongé dans les tourments de la guerre de Trente Ans en Lorraine, le peintre crée son Saint Sébastien soigné par Irène. De nos jours, une femme, dont nous ne saurons pas le nom, déambule dans un musée et se trouve saisie par la tendresse et la compassion qui se dégagent de l’attitude d’Irène dans la toile. Elle va alors revivre son histoire avec un homme qu’elle a aimé, jusque dans tous ses errements, et lui adresser enfin les mots qu’elle n’a jamais pu lui dire. Que cherche-t-on qui se dérobe constamment derrière le désir et la passion ?

En croisant ces histoires qui se chevauchent et se complètent dans l’entrelacement de deux époques, Gaëlle Josse met au cœur de son roman l’aveuglement amoureux et ses jeux d’ombre qui varient à l’infini.

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On retrouve là toute la sensibilité de Gaëlle Josse et son intérêt pour la création, l’intention et le geste de l’artiste.

L’entrelacs des deux histoires est magnifiquement mené, dans une très belle langue . Pudeur des descriptions, dans les moindres frémissements de la passion dite ou retenue. On est de bout en bout dans le clair-obscur, immergé dans une peinture de Georges de la Tour. A lire et relire !