La ville de Catane, en Sicile, au début des années 30. Le fascisme se déploie sur l’île, quand une enfant ressort exaltée d’une salle de cinéma de quartier. Elle a la démarche chaloupée, une cigarette imaginaire au bec et l’œil terrible. Elle vient de voir le film Pépé le Moko et, emportée par cette incarnation du désir et de l’insoumission, elle n’a désormais plus qu’une idée en tête : être Jean Gabin.

Écrit par Goliarda Sapienza dans les dernières années de sa vie, à un moment où son œuvre demeurait méconnue, Moi, Jean Gabin est un étrange roman autobiographique, l’histoire magnifiée d’une enfance dans la Sicile de l’entre-deux-guerres. Véritable testament philosophique, ce livre se révèle être l’un de ses plus beaux textes, un éloge à la liberté et aux rêves qui ont précocement nourri sa vie.

( site : éditions du Tripode // Le-tripode.net)

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Un texte inclassable, tout à la fois léger, grave, primesautier. On voit Goliarda, fillette vive, enjouée, débordante d’imagination, qui court plutôt qu’elle ne marche, qui sillonne son quartier haut en couleur, qui rêve sa vie, qui s’endort dans les bras d’un grand frère ou d’une grande sœur; une maison pleine de vie et d’orages, des parents et frères politiquement très impliqués dans la résistance au régime fasciste. La vie au service de l’imaginaire, et l’imaginaire au service de la vie !